Novembre 2001, deux mois après les attentats de New-York, nous sommes allés au Sénégal. Cinquante deux parrains ou marraines avec leur conjoint. L'embarquement a été tellement surveiller que nous avons embarqué sans (trop) d'appréhension. J'allais voir mon filleul Sénégalais.....
Babacar fait partit d'un projet financé par une assiociation d'aides aux enfants défavorisés et je suis sa marraine. Nous communiquons par courrier et j'ai en plus des nouvelles par le bureau local français: rapport de visites médicales, dentaires, dépparasitages et aussi des rapports scolaires.
Le voyage, a nos frais bien entendus, a été organisé par l'assiociation. Nous étions logés dans un petit paradis de fleurs et de plantes de toutes les couleurs, dans des petits bugalos avec juste le confort nécéssaire pour passer un bon séjour. Nous en avons profité pour visiter un peu notre lieu de résidence provisoire en faisant les excursions proposées par le Club de vacances. Mais la journée la plus importante, et qui avait motivée notre voyage, est bien évidemment celle où nous avons rencontré notre filleul et sa famille. Après une heure de car, et avoir déposé en passant certain parrains qui avait pris le même car que nous, nous sommes arrivés a Thiés où habite Babacar avec sa mère et ses frères et soeurs qui restaient encore a la maison familiale. Un petit groupe nous attend car il faut d'abord dire bonjour a tous les Chefs de quartier avant de pouvoir faire vraiment connaissance, mais si moi je ne l'ai pas reconnu parmi tous ceux qui sont là, lui si, et notre regard s'est vite croisé pendant le discours de bienvenu . Puis nous avons enfin été ensemble, et de sentir sa main dans la mienne a enfin donné un sens reel a notre action humanitaire.
Avec tous ce que nous entendons a la télé concernant les détournements de fonds et les malversations de certains responsables, je me suis souvent posé la question si notre argent servait vraiment a un enfant ou si c'était du bluff...
Mais aprés l'accueil de la Maman, de ses soeurs et frères et même des voisins, je ne doute plus.
Avec l'assistance sociale qui s'occupe de Babacar, avec Lui et avec tout un petit groupe d'habitant du quartier, nous avons visité l'école et vu son maitre, un petit tour dans un local qui porte pompeusement le nom de "Hopital" et qui ressemble plus a un hangar, nous avons vu des lits de fortune avec des malades du paludisme ou du sida, une salle d'opération rudimentaire, mais très propre, du moins d'apparence.... Sous un soleil de plomb, nous avons déambulé dans un quartier très pauvre et rempli de dechets de toutes sortes: vielle voiture, bouteilles vides, sacs plastiques...
Mais que toutes ces femmes sont belles dans leurs longues robes de toutes les couleurs, et que de sourires sur notre passage et il me semble évident que tout le monde sait qui nous sommes et pourquoi nous sommes là. Il faut dire que les blancs ne sont pas nombreux dans ce quartier de Thiés où régne plus la pauvreté que l'oppulence.
Babacar est très fier de nous présenter son maitre et certains membres de sa famille: il a beaucoup de cousins et cousines.....
Puis c'est le repas. Comme c'est le premier jour du ramadan, les adultes ne mangent pas le midi, alors pour nous faire honneur, le frère ainé a demandé une autorisation spéciale pour pouvoir manger avec nous quand même en échange il fera jeûne un jour plus tard que les autres. Donc quatre a table avec Babacar. Magnifique plat de la spécialité nationale dont j'ai oublié le nom et qui est vraiment délicieux, mais quand au cours de la conversation nous apprenons que le reste du plat sera leurs repas du soir, ça nous coupe l'appétit....
L'après-midi a été consacrée a la discution avec la famille et les voisins et je me suis vraiment sentie un peu a l'étroit avec tout ce monde autour de nous Après échange de cadeaux et de photos (j'avais amené des photos de mes enfants et des paysages de neige: elles ont toutes disparues dans les poches de la Mama) quelqu'un a abordé le sujet des attentats et le ton est monté un peu mais nous n'étions pas là pour parler de religions ou de politiques americaines et le retour a une conversation plus amicales est vite revenu.
Certains quartiers où il y a plusieurs enfants parrainés ont organisés une fête grandiose avec danses et chants et le soir, lorsque nous nous sommes tous retrouvés a l'hotel, le seul sujet de discution fùt évidemment notre rencontre avec notre filleul et l'accueil reçu...
Nous avons découvert le Sénégal avec deux regards: celui du touriste où tout ce que les tours opérateurs nous montrent est magnifique ou typique et notre regard plus approfondi après la journée rencontre où nous avons cotoyer la misère et la dure réalité de la vie de la majeure partie de la population sénégalaise.
Comme dans beaucoup de pays, il reste beaucoup a faire pour que les habitants aient un minimun de confort pour vivre, ne serais-ce que l'eau courante (ou tout simplement a côté des habitations), des sanitaires autres qu'un seau ou un trou dans la terre.
Mais surtout des hopitaux dignes de ce nom avec un peu plus d'équipements et surtout des médicaments...
Vous allez peut-être penser: pourquoi n'a-t-elle pas parrainé un enfant français? Tout simplement parce que en France tout est plus compliqué et que pour parrainer un enfant il faut s'impliquer beaucoup plus et que donner de l'argent ne suffit pas puisque théoriquement l'état ou des organismes privés s'occupent de tout......
Commentaires
tu as fait un travail formidable avec beaucoup d'emotions.
merci
gros bisous a cecile
Merci domidu54.
Bisous a vous trois aussi