Ce soir je suis allée a une réunion du conseil municipal dont je fais partie depuis bientôt dix ans.
Les dossiers se sont suivis avec plus ou moins de débats, comme d'habitude.
En ce moment, deux gros dossiers sont sur le haut de la pile: la réabilitation de l'assainissement individuel (et ça c'est vraiment pas simple de trouver des financeurs et des aides afin d'alléger la facture des administrés) et le RPI (regroupement pédagogique scolaire). En objectif: la construction de nouvelles classes.
A la fin du conseil, une fois clos la séance, un conseiller nous a offert du crémant pour la nouvelle année. La secretaire et deux conseiller qui se levent très tot le matin sont partis et nous avons continué a discuter de tout et de rien. La conversation s'est orienté (allez savoir pourquoi) sur Paris et sa difficulté de circulation.
Puis sur les premiers petits boulots (dans Paris justement) de coursiers de deux personnes présentes mais avec 20 ans d"écart.
En entendant Pascal parler de livraison de robes, de livres, et autres courses, c'est tout un flot de souvenirs qui sont remontés a ma mémoire. J'ai retenue mes larmes je ne sais pas comment, mais j'ai "décroche". J'ai revu mon Père nous raconter sa (seconde) journée de travail, quand il revenait fatigué des courses a mobylette attelée d'une remorque. Après avoir fait la cuisine pour une quarantaine de client dans le restaurant où il travaillait, il livrait des robes de mariées pour une société qui s'appelait "Chez Mme Rose".
En écoutant Pascal, je m'imaginais mon Père slalomant entre les voitures et les bus pour faire ses livraisons et gagner un peu plus pour nourrir sa femme et ses quatre enfants. Pour que nous puissions avoir des petits supperflux comme une glace tous les jeudis, ou un dimanche au bord de l'eau....
Tous ces petits riens que maintenant nous considérons la plupart du temps comme normaux et sans grande importance.
Ces petits moments en famille qui sont encore présent dans la mémoire presque 50 ans plus tard et qui ressurgissent avec toutes les émotions et les images a la simple évocation d'un moment de la vie d'une tierce personne.
Un petit retour en arrière qui m'a bouleversé et qui fait que je suis encore "toute drôle", au point de me sentir pousser a écrire cette note pour prolonger ce moment d'émotion. ça fait du bien au coeur, mais ça fait mal aussi. Mal de n'avoir pas profiter plus de mon Père. Mal qu'il n'est pas pu profiter de ses petits enfants et de ses arrières petites filles. Mal d'avoir eu des conflits d'adolescente avec lui. Mal de ne pas avoir eu la joie de lui souhaiter ses 50, 60 70, et même ses 77 ans qu'il aurait eu il y a un mois.
Mais la Vie continue. Demain je poursuivrai ma route, sans Lui, mais avec Lui quand même. Et une petite pensée pour ma mère qui est partie le rejoindre depuis dix ans. Elle a fait tout son possible pour nous rendre heureux, mais les souvenirs et les sentiments ne sont pas aussi empreint de tristesse. Peut-être parce que j'avais déja ma vie d'épouse et de mère quand elle est partie et que la rupture a été moins brutale.